Résolument glamour


Un triomphe. Le " Tour Lara Fabian " est un formidable succès. Depuis le coup d’envoi, voilà quinze jours, dans le sud de la France, les salles ne désemplissent pas et des dates ont été rajoutées, dont une soirée de clôture au Zénith, le 18 décembre, en plus des trois spectacles initialement prévus au Palais des Sports à la fin du mois....


Chaque soir, dans une ambiance frôlant l’hystérie, le public accueille, debout, son idole, reprenant son répertoire qu’il connaît sur le bout du coeur. Subjugué par la puissance de sa voix. Médusé de découvrir une jeune femme physiquement transformée par le succès.

A ses débuts, la chanteuse (italienne par sa mère, belge par son père) était une voix. On la découvre aujourd’hui femme fatale. S’autorisant, à l’occasion, quelques écarts.


Point d’orgue de cette métamorphose : ce reportage photo pour faire découvrir une Lara Fabian telle qu’on ne l’avait jamais vue. Chevelure frisée décoiffée, maquillage exagérément souligné, pour un look inédit. Un jeu auquel Lara ne s’est pas prêtée facilement mais qui l’a finalement enchantée. Mieux, la chanteuse s’est aimée sur ces clichés. Fait rarissime chez celle qui, récemment encore, déclarait : " Je ne peux pas me voir en peinture. A la télévision, mon image me donne carrément de l’urticaire. Même si j’approche la trentaine et que mon physique est aujourd’hui différent. J’ai perdu du poids et je fais moins petite fille. "

" Cette séance de pose, souligne l’un de ses collaborateurs, aurait été inimaginable auparavant. Lara cultivait, jusque-là, la discrétion de son apparence (pantalon et veste noirs, en cuir de préférence, l’une de ses matières favorites) afin qu’on ne fasse attention qu’à sa voix et à rien d’autre ".

Aujourd’hui que sa notoriété est, d’une certaine façon acquise, et qu’elle n’a plus à faire la démonstration de son talent, la belle ose s’afficher dans des tenues moins conventionnelles.
Il aura suffit d’une année, 1998, pour qu’explose, à la face de l’Hexagone, le phénomène Lara Fabian. Dans une fulgurante ascension.

Juin 1997 : son album Pure sort en France. Deux mois plus tard, il est disque d’or (cent mille exemplaires vendus). Après le couronnement du public, arrive la reconnaissance de ses pairs lors des dernières Victoires de la musique qui la consacrent Révélation de l’année.

Remarquée par Johnny Hallyday, elle entonne dans un mémorable duo Requiem pour un fou, pour l’émission " Les Restos du coeur ", en février dernier, sur France 2.
A la fin de l’enregistrement, Johnny soufflé par le coffre de cette jeune femme de ving-huit ans, lui propose de renouveler l’expérience pour les trois concerts qu’il donnera au Stade de France. Un rêve de gamine se réalise : " Je l’ai trouvé grand, intègre et fort. Nous sommes faits de la même pâte, avec la même rage et paradoxalement la même vulnérabilité. "
En intégrant le clan Hallyday, Lara Fabian acquiert ses lettres de noblesse " rock’n rollesques ".
Se rapprochant ainsi de celle à qui on l’a si souvent comparée : Céline Dion. En tentant même si possible de la dépasser...

Ambitieuse, Lara Fabian ? Son discours en a, au départ, surpris plus d’un. Il répond pourtant à une logique simplissime. " J’ai su que j’étais faite pour ce métier dès l’âge de cinq ans ", dit-elle volontiers, posant, dès lors, les jalons d’une carrière au succès programmé. Cours de chant, de solfège, de musique...
Premières expériences à quinze ans dans les pianos-bars, accompagnée par son père, Pierre, guitariste à ses heures. A vingt ans, Lara Fabian quitte le cocon familial sicilien. Avec son fiancé de l’époque, Rick Allison (devenu, depuis, son impresario et meilleur ami), elle part " apprendre le métier au Québec, là où les jeunes artistes peuvent trouver une place ".
Déterminée à " conquérir le monde ", la jeune femme, entrée en chanson, comme on entre en religion, mène, depuis Montréal, où elle vit toujours, ses affaires tambour battant.
" La vocation, même forte, n’amène pas le succès. Il faut également énormément de motivation, avoir une bonne équipe et travailler. Travailler. "
En deux albums, elle conquiert le public québécois. Première manche remportée. Lara Fabian peut traverser l’Atlantique pour un nouveau challenge : l’Europe. Le succès, on l’a vu, sera, là aussi, au rendez-vous.
Prochaine étape de la chanteuse pour qui, décidément, le mot obstacle ne semble vouloir rien dire : les Etats-Unis, avec son premier album en langue anglaise qui sortira au début de l’année prochaine. Comme à son habitude, Lara Fabian s’est entourée d’une équipe de choc, dont, notamment, certains auteurs-compositeurs ayant travaillé avec Céline Dion, Madonna, Mariah Carey ou Whitney Houston...
" Développer une carrière internationale est son ambition du moment, confirme Laurent Boyer qui lui consacrera un " Fréquenstar" spécial, le 1er décembre. Ce challenge l’excite beaucoup. Elle est tout simplement heureuse ! ". D’autant plus comblée qu’on l’apercevait, récemment, au bras d’un charmant jeune premier qui a, lui aussi, le vent en poupe : Patrick Fiori, vingt-neuf ans, le Phoebus de Notre-Dame de Paris.

Lara a retrouvé le sourire. En route vers de nouveaux succès.

Article de Emmanuel Miquet
© Gala 19-25 Novembre 1998