Johnny la fait chanter au Stade de France...

Avec "Tout", elle est la grande révélation de l'année.

A 28 ans, tout lui sourit. Lara Fabian, aussi, a de quoi plaire: une présence, une voix et un talent époustouflants. Avec, en plus, ce petit supplément d'âme qui fait l'étoffe des grandes.

TELE STAR: Vous ne quittez plus l'Olympia. Après y avoir donné deux concerts, vous y êtes ce soir pour les Victoires de la musique.

LARA FABIAN: C'est un lieu qui m'a envoûtée. On dirait que les murs respirent une force et une énergie impalpables, qui se régénèrent avec le public.

• Vous avez triomphé lors de ces deux concerts à guichet fermé !

Ce n'est pas à moi de le dire, parce que ça fait un peu pompeux. Mais c'était vraiment incroyable. Les gens ne voulaient plus me laisser partir. Je suis heureuse que cela se soit si bien passé. Mais je ne prends jamais rien pour acquis.

• Votre album "Pure" s'est déjà vendu à 700 000 exemplaires en France. Comment accueillez-vous ce succès du haut de vos 28 ans ?

Du bas ! Les gens ont l'impression que tout s'est fait très vite, mais ce succès repose aussi sur dix ans de travail.

• En 1988, vous êtes arrivée quatrième de l'Eurovision où vous représentiez le Luxembourg. Quel souvenir gardez-vous de cette expérience ?

Une pression énorme, cela m'a prouvé que je pouvais tenir la route.

• Quand avez-vous su que vous vouliez faire ce métier ?

A 5 ans. J'ai entendu des vocalises d'Eve Brenner à la radio. J'ai dit à mon père que je voulais faire cela.

• Et c'est à ses côtés que vous avez fait vos débuts, à 14 ans...

Oui. Avant de rencontrer ma mère, il était choriste et guitariste pour Pétula Clark. Comme je voulais faire de la scène, je lui ai demandé de m'accompagner. Ce qui avait de quoi rassurer ma maman italienne. On jouait dans des jazz clubs en Belgique et, parallèlement, j'étudiais la musique à l'Académie.

• Comment êtes-vous devenue professionnelle ?

Avec l'Eurovision. J'ai ensuite enregistré un second 45 tours et je suis partie au Québec sur un coup de coeur, en 1991.

• On vous compare toujours à Céline Dion. Cela vous fait-il plaisir ?

Bien sûr. J'ai une admiration incroyable pour cette femme qui a accompli des choses exceptionnelles.

• Comme elle, vous visez une carrière internationale...

Oui. J'en rêve depuis que je suis haute comme trois pommes.

• Racontez-nous votre rencontre avec Johnny pour les Restos du Coeur.

C'était génial. Sur scène, c'est un monstre colossal. En coulisses, il est d'une gentilesse incroyable. Nous avons répété notre duo, et à la fin du spectacle, il m'a dit texto: "Est-ce que tu accepterais de chanter avec moi au Stade de France (ndlr: le 4 septembre). Je serais très honoré." J'étais sidérée. C'est quand même Johnny Halliday et le Stade de France avec 80 000 personnes ! J'ai évidemment accepté ce cadeau magnifique.

Caroline Bonacossa

Télé Star - 20/02/1998