Lara Fabian à la une
En un peu plus d’un an, elle a vendu près d’un million et demi d’albums dans les pays francophones. Belge
par son père, Italienne par sa mère, Canadienne de nationalité, Lara Fabian, 28 ans, a conquis
le cœur des Français. Interview exclusive.
En un an, vous êtes devenue la nouvelle idole des français. Cette ascension fulgurante vous donne-t-elle
le vertige ?
Bien sûr... Mais elle n’est pas le fruit du hasard. J’ai travaillé dur pendant huit ans pour en arriver
là.
Qui sont donc les artisans de votre réussite ?
Mes parents surtout. Ils ont toujours cru en moi et me l’ont prouvé en m’aidant à financer mon premier
album. Ensuite il y a Rick Allison, mon manager. Il a immédiatement compris ce que je recherchais musicalement.
Quoi qu’il arrive dans l’avenir et même si nous ne vivons plus ensemble aujourd’hui, Rick reste l’un des
hommes les plus importants de ma vie.
La légende raconte que vous êtes arrivée à Montréal avec 1'000 dollars et
l’envie de chanter pour tout bagage...
Ce n’est pas une légende. C’est absolument vrai ! Ces 1'000 dollars provenaient pour une bonne part de mes
parents, justement.
Qu’est-ce qui vous a décidé de votre vocation ?
Mon père peut-être qui m’a vraiment fait découvrir la musique. Il paraît qu’à
18 mois, je faisais déjà l’admiration de ma famille en chantant « Mamy Blue ».
Qu’est-ce qui est le plus difficile à supporter dans votre succès ?
Vivre dans une valise... jusqu'à maintenant ! Toutefois, je découvre aujourd’hui l’intrusion de certains
médias dans ma vie privée et ça, c’est intolérable !
Comment saviez-vous que la voie de la réussite passait par le Canada plutôt que par la France ?
Je ne le savais pas. Mais je ne supportais plus d’entendre les gens me demander quel était mon vrai métier
lorsque je leur déclarais que j’étais chanteuse.
Après avoir conquis le cœur des Français, vous allez vous lancer à l’assaut des Etats-Unis.
Quelle sera votre stratégie ?
Au mois de janvier, cet album fera l’objet d’une sortie « planétaire » comme disent les gens
de chez Sony Music. Nous en sommes déjà à la moitié de l’enregistrement. Rick Allison
coproduit le disque avec Walter Afanassief, le producteur de Mariah Carey. Il est à l’origine des albums
de Barbra Streisand, de Michael Bolton et de tous les derniers disques des studios Disney. Aux Etats-Unis, il est
considéré comme un dieu dans son domaine.
L’amour que Walter vous porte constitue un sacré atout pour ce nouveau défi... Comment vous êtes-vous
rencontré ?
Si cette liaison n’est plus secrète, ce n’est malheureusement pas de mon fait. Je le dois à ces personnes
indélicates auxquelles je faisais allusion tout à l’heure. Je ne souhaite pas en parler, ne serait-ce
qu’une dizaine de secondes. Ce que nous vivons n’appartient qu’à nous deux.
Autre grief envers les médias : ils ont la fâcheuse tendance à vous comparer à Celine
Dion. Cela vous flatte ou vous irrite ?
Ca ne m’irrite absolument pas. C’est un être exceptionnel pour lequel j’ai beaucoup de respect, d’admiration
et d’affection. Certains journalistes tentent de nous dresser l’une contre l’autre. Tous les moyens sont bons pour
nous opposer. Au risque de les décevoir, il n’existe aucun antagonisme, ni aucun contentieux entre nous.
Les Français adorent votre voix. Quel est votre secret pour l’entretenir ?
Outre le fait de ne pas fumer, de ne pas boire, de renoncer à certains mets et de dormir au moins dix heures
par nuit, j’ai dû arrêter le sport. Mais je fais quotidiennement une heure de vocalise classique.
Connaissez.vous votre public ? Savez-vous qui le compose ?
De 4 à 77 ans, je pense ne pas mentir si j’affirme qu’il couvre quatre générations. Avec une
nette majorité de femmes qui traînent leurs maris à mes concerts ! (rires)
Vous aimez Paris. Quels sont vos loisir quand vous séjournez dans la capitale ?
Loisirs est un mot banni de mon vocabulaire, à l’heure actuelle. Si le temps me le permettait, j’irais fouiner
chez les antiquaires. J’ai une prédilection pour les meubles, les objets et les tableaux, époque
Louis-Philippe. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, je suis casanière.
Quelles sont les régions françaises que vous aimeriez visiter ?
La Provence. Je rêve de découvrir le Lubéron, Avignon, les Baux... Mais les vacances ne sont
pas vraiment à l’ordre du jour. Peut-être réussirais-je à voler quelques jours à
mon planning au mois d’août...
Vous détestez faire vos valises et dormir à l’hôtel, vivez-vous aujourd’hui la vie dont
vous rêviez ?
Oui. Avec certains compromis. Il en va exactement comme avec l’homme que j’aime et avec lequel j’ai choisi de vivre.
Souhaitez-vous avoir un jour des enfants ?
Cela fait partie de mes voeux les plus chers. Mais ce n’est pas le moment. Je vois cela comme une escale. Un enfant,
c’est tout aussi sérieux qu’une carrière. Il faudra alors mettre celle-ci entre parenthèses
et lui consacrer, dès sa naissance, au minimum trois bonnes années de mon existence.
Vous tenez depuis votre adolescence un journal intime. Seriez-vous prête à le publier un jour ?
Certainement pas. C’est un « non » rédhibitoire. Il me suis partout c’est exact, mais il est
très bien caché. Complètement introuvable. Il est inutile de chercher à me le dérober.
Vers la gloire |
Daniel Beaucourt
© Télépoche 4 juillet 1998